Le rôle essentiel de la psychologue clinicienne interculturelle dans un monde pluriel
Dans un monde de plus en plus pluriel, le rôle de la psychologie clinique interculturelle devient de plus en plus crucial. En tant que psychologue clinicienne interculturelle, je suis témoin de l’importance de cette approche dans la compréhension et le soutien des individus issus de différentes cultures. Dans cet article, nous explorerons les défis et les opportunités de la pratique clinique interculturelle, ainsi que les méthodes utilisées pour naviguer dans ce domaine complexe.
Compréhension du monde pluriel
La diversité culturelle va au-delà des simples différences de coutumes. En tant que psychologue clinicienne interculturelle, je m’intéresse particulièrement aux effets des contacts culturels sur les individus. Nous examinons comment ces interactions influent sur la construction de l’identité et des schémas cognitifs, tout en tenant compte de l’universalité psychique. Il est crucial de reconnaître que la culture et le psychisme sont intrinsèquement liés. Devereux (1970) les qualifie tous deux de « co-émergents », soulignant leur interdépendance. Laplantine (2007) résume cette relation en décrivant le psychisme comme le « dedans » de la culture et la culture comme le « dehors » du psychisme. Nous intégrons également le concept de métissage, tel que décrit par Moro (2011), pour décrire ces processus créatifs de la clinique.
Illustration à travers un cas clinique
Dans un cadre clinique, j’ai eu l’occasion d’intervenir et d’accompagner des jeunes mineurs dépourvus de référents sur le territoire. Ces jeunes présentaient des profils marqués par un déracinement profond et de multiples traumatismes, tout en étant engagés dans un processus d’acculturation, où une autre culture vient s’ajouter à la leur. Malgré une langue commune, chargée de culture, leur manière de s’exprimer diffère souvent.
Dans cette situation, la culture s’est manifestée de manière naturelle durant le travail clinique avec le patient. J’ai alors saisi l’opportunité d’utiliser la culture comme un levier thérapeutique, en intégrant les rituels familiaux où chaque geste devient porteur de sens. Cette approche a permis d’établir une liaison profonde entre le monde intérieur de l’individu et son groupe d’appartenance, facilitant ainsi le processus thérapeutique en favorisant la construction d’un récit cohérent de leur vécu. Les rituels familiaux, tels que les offrandes faites après un décès, peuvent être des pratiques familiales, religieuses et traditionnelles, reflétant l’interaction entre la culture et la spiritualité dans le processus de deuil et de guérison.
Pour conclure sur la clinique interculturelle
La psychologue clinicienne interculturelle est une figure indispensable dans notre monde pluriel. En honorant et en embrassant ces différences culturelles, nous pouvons véritablement soutenir efficacement les individus de toutes origines. Cependant, notre rôle va au-delà de cette seule dimension. Nous sommes des êtres complexes, pluridimensionnels façonnés par notre héritage familial, culturel et des normes sociales. Dans un monde en constante évolution, il est crucial d’être attentif à ces multiples influences pour guider pleinement les individus vers le bien-être émotionnel. Cette ouverture à la diversité humaine renforce la pertinence de la psychologie clinique interculturelle, créant ainsi un espace thérapeutique inclusif où chaque individu est pleinement compris et soutenu dans son cheminement personnel.